:Bombardements de Niort

Suite au débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944, de violents combats s’engagent sur tout le territoire pour libérer le pays. Pour la population, et plus particulièrement celle de l’ouest de la France, les conséquences immédiates du débarquement se traduisent par des bombardements intensifs.

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Le 7 juin 1944, vers 19 h 45, Niort subit un bombardement violent puisque 230 bombes sont larguées sur et à proximité de la gare par 23 bombardiers B17 américains. Les infrastructures ferroviaires sont visées pour ralentir le repli des troupes allemandes vers la Normandie. Les dégâts sont considérables et font 40 morts et au moins 31 blessés recensés. À quelques kilomètres, à Saint-Florent, la Société niortaise de construction mécanique (fabriquant des fusées d’obus et des percuteurs pour la Wehrmacht) subit également les assauts alliés.

Dégager la ville des destructions engendrées par les bombes et fouiller les habitations éventrées demandent beaucoup de temps en raison du manque de matériel de secours auquel s’ajoute la pénurie d’essence. Un second bombardement frappera de nouveau la ville le 17 août 1944. En moins de 10 minutes, des bombes frappent la rue Saint-Jean et la route d’Aiffres, au nord-ouest et sud-est de la gare, faisant 7 morts et 20 blessés.

Jeannine Berthouin se remémore ...

Jeannine Berthouin avait 18 ans le 7 juin 1944 et logeait avec sa famille rue de l’Yser à Niort lorsque les avions alliés larguent 230 bombes sur la gare. En quelques minutes, le feu s’abat : « Tout a été très rapide. Une succession de bruits assourdissants et les réflexes de survie. Je revois mon frère se réfugier sous la table et moi me coller dans l’espace entre l’armoire et le mur. Puis le silence, un silence de mort. Je me rappellerai toujours de la cage de nos 2 tourterelles éventrée par une pierre. Elles n’avaient pas bougé et nous regardaient avec calme... Contrairement à d’autres, notre immeuble était encore debout. Une fumée très épaisse a envahi l’appartement et nous avons cru que c’était la fin. Impossible de respirer correctement, nous sommes sortis et avons pris l’ampleur du désastre : immeubles éventrés, voisins hagards errant dans les ruines et une odeur âcre de brûlé. Par peur, ma mère nous a confiés ensuite à notre marraine à Surimeau où nous avons passé plusieurs mois. Je resterai marquée à jamais par l’enterrement de tous ceux et toutes celles que je connaissais personnellement. De ces années d’Occupation, je garderai aussi des images plus heureuses comme le départ des Allemands fin août 44 et surtout la grande fête populaire de la libération de la Ville sur la Brèche. »