Éric Surmont, chef d’orchestre des festivals Le 4e Mur et Nouvelle(s) Scène(s)
Éric Surmont multitâche varius multiplex multiformis Par Thomas Manse. Photo : Emmanuelle Brisson
Eric Surmont est un Niortais du genre discret. Pourtant, il fait partie de ces gens qui donnent le tempo artistique à la cité, en repoussant plus loin les murs (ou en les peignant, c’est selon…). Rencontre avec un homme au menton à la toison aussi fournie que son crâne est rempli d’idées ! Arrivé dans la cité pour suivre sa famille, Éric Surmont a depuis adopté la ville comme un immense terrain de jeu artistique. Et elle le lui rend bien : “Niort propose une offre culturelle assez large et beaucoup d’opportunités, même pour des projets jugés assez baroques sur papier.” Multipliant les activités, il exerce la profession de directeur artistique(s), avec un « s », symbolisant la multiplicité. “C’est en abandonnant mes études que des projets bizarres me sont venus.” On lui doit le festival Le 4e Mur, véritable déficulturel qui consiste à faire de Niort une galerie d’art à ciel ouvert. Pari risqué, mais réussi : “Je voulais présenter des oeuvres librement en situant l’art dans l’espace public. Un mur, une fresque !” Aujourd’hui, le festival est reconnu et accueille des artistes du monde entier qui viennent colorer la cité. “Un vrai réseau s’est constitué, basé sur la confiance. Le choix des murs se fait au hasard de mes pérégrinations. Une fois trouvé, je travaille avec la municipalité pour obtenir des renseignements sur les propriétaires. Après, il faut convaincre et je dois avouer qu’ils acceptent à 99 %, ce qui démontre une grande ouverture d’esprit.” Féru de musique et collectionneur compulsif de vinyles, Éric mixe avec Noky au sein de Dig or Die, duo électro dont le nom fait tout de suite penser à la cultissime réplique “… Toi, tu creuses !” d’un film de Sergio Leone. Éric creuse, explore et débusque, c’est ça son moteur : “Pour mes activités, je fais beaucoup de repérages. Je suis toujours en quête du nouveau son, du nouvel artiste. Je parcours les festivals, visite des expos à Paris. J’aime l’idée d’avoir toujours un coup d’avance sur les autres.” Cette exigence, il l’applique aussi pour Nouvelle(s) Scène(s), dont il est devenu le nouveau directeur artistique depuis un an. “Voir avant les autres, c’est le principe fondateur du festival, alors cela me convenait bien. L’édition 2017 se veut toujours éclectique avec une association renouvelée, permettant une meilleure répartition des tâches. Des lieux de rencontres, d’échanges et de surprises où une grande artiste contemporaine comme Vanessa Wagner peut croiser le chemin de Super Parquet, groupe auvergnat de musique traditionnelle tendance psychédélique… C’est ça la magie de Nouvelle(s) Scène(s) !” Pas de temps mort pour le Niortais, car le travail est son hobby et inversement. Pour 2017, Éric verrait bien une rétrospective de 10 années d’expositions… À suivre !
Portrait chinois
Une pochette de vinyle ? Les pochettes d'Autechre, minimalistes, exigeantes, efficaces.
Une oeuvre ? L'exposition de Tino Sehgal, au Palais de Tokyo.
Le morceau inavouable ? Build des Housemartins! Idéal pour draguer les correspondantes allemandes en 1988.