3 questions à Jérôme Baloge
Jérôme Baloge
Maire de niort et président de l'agglomération du niortais
La gratuité était une promesse forte de votre campagne municipale. Comment vous est venue cette idée ?
Jérôme Baloge. J’ai fait un double constat. Le coût des transports pèse de plus en plus dans le budget des ménages et le transport dans l’agglomération était financé à 90 % par les entreprises à travers le versement transports. La vente de billets ne rapportait que près de 10 % seulement. Nous avions donc la possibilité de redonner du pouvoir d’achat aux habitants de l’agglomération, de permettre un accès pour tous au service public du transport et de ne pas faire payer deux fois les entreprises qui finançaient aussi le remboursement d’une partie du coût pour leurs salariés. Les tarifs sociaux seuls n’étaient pas une réponse satisfaisante. Enfi n, nous devions de manière active répondre aux enjeux du développement durable en favorisant l’usage du vélo et du covoiturage.
Qu’attendez-vous de la gratuité des bus ?
Jérôme Baloge. Tout d’abord de remplir nos bus. Il n’était pas rare de voir circuler des bus vides. En expérimentant tous les ans depuis 2014 les bus gratuits les week-ends qui précédaient les fêtes de fi n d’année, nous avons constaté une augmentation de la fréquentation. Nous pouvons donc espérer que la gratuité va inciter les Niortais à laisser plus souvent leur voiture au garage. C'est en partant du constat que certaines lignes n'étaient pas assez fréquentées que nous avons revu le réseau en le simplifi ant et en évitant les doublons.
Le vélo, le covoiturage et la gratuité, cela fait beaucoup de changements ? Comment l’agglomération les accompagne ?
Jérôme Baloge. C’est vrai et c’est pour cela que nous procédons par étape. L’agglomération est passée d’un réseau de bus à un réseau de transport multimodal et durable. Libre accès et nouveaux outils numériques favoriseront l’utilisation des solutions de transports les moins polluantes en coordonnant les différents modes de déplacement. Ainsi, dès le 1er septembre, jour du lancement de la gratuité, un site dédié accessible depuis les smartphones et les tablettes permettra de préparer son voyage, donnera en temps réel l’heure d’arrivée du bus à un arrêt donné ou encore permettra par un système d’alerte d’être informé des perturbations sur le réseau. Dans les prochains mois, certains arrêts seront équipés d’écrans permettant de connaitre le délai d’arrivée du prochain bus. Mi-septembre, seront lancés les modes de transports alternatifs comme le vélo et le covoiturage. Pour le vélo, nous avons souhaité mettre en place une location de longue durée afin de permettre une appropriation de l’usage au quotidien du vélo. Pour le covoiturage, nous avons développé un site gratuit de mise en relation entre conducteurs.
« Nous avions donc la possibilité de redonner du pouvoir d’achat aux habitants de l’agglomération »
7 lignes urbaines
12 lignes interurbaines
100 véhicules (bus, navettes, autocars) composent la flotte tanlib