La station bioGNV inaugurée

La première tranche de la station de bio gaz qui alimentera les bus bioGNV, située sur le centre d’exploitation et de maintenance Tanlib, dans la zone industrielle de Saint-Liguaire, a été inaugurée.

Cette action marque le lancement du programme d’investissement 2022-2027 de Niort Agglo pour la décarbonation des mobilités auquel la collectivité consacre un budget de 40 M€. D’ici 2027, 24 bus diesel auront été remplacés par des véhicules décarbonés, soit plus de 40 % de la flotte Tanlib

Ces cinq premiers bus bioGNV constituent la première livraison, cinq autres arriveront d’ici l’été, portant ainsi à 10 la flotte de véhicules bioGNV en 2023, auxquels s’ajouteront les six bus électriques déjà en service. Niort Agglo poursuivra le cadencement de ces livraisons à raison de 5 bus bioGNV et 2 bus électriques en 2025 ; 3 bus bioGNV et 1 bus électrique en 2026 ; 3 bus bioGNV en 2027. 40 % de la flotte Tanlib sera alors décarbonée.

Ces nouveaux bus sont équipés d’un écran à deux faces de 29 pouces permettant de diffuser des informations sur le réseau Tanlib et sur l’actualité du territoire. Ils bénéficient aussi d’un nouvel habillage permettant de les identifier par rapport aux autres bus de la flotte.

Un nouveau centre d’exploitation en 2025

Les bus décarbonés viendront s’alimenter en gaz à la nouvelle station bioGNV, au dépôt Transdev de la ZI de Saint-Liguaire, dont la première tranche a été installée le 28 mars dernier. Cet équipement préfigure le nouveau centre d’exploitation et de maintenance bas carbone qui sera achevé fin 2025 et qui, à terme, permettra l’alimentation en gaz des 24 bus décarbonés en 2027. Une seconde tranche de la station prévue après 2025 permettra d’alimenter une cinquantaine de véhicules.

40 M€ investis

Avec la décarbonation de sa flotte de bus, c’est un investissement volontariste que fait Niort Agglo en matière de transition écologique. L’achat des 10 premiers bus est estimé à 3,359 M€, dont 298 000 € financés par le FEDER. La station bioGNV dans son intégralité coûtera 2,145 M€, dont près de 895 000 € seront financés par le FEDER.

Ce sont, au total, 40 M€ que Niort Agglo consacrera à la transition énergétique des transports Tanlib sur le territoire niortais.

Le bioGNV, c’est quoi ?

Le bioGNV (également appelé biométhane) est le résultat de la méthanisation de déchets organiques divers et parfois combinés : ordures ménagères, boues des stations d’épuration, produits agricoles et tontes des espaces verts, résidus de l’industrie agroalimentaire ou de la restauration collective, etc.

Ces déchets sont mis en fermentation dans un espace privé d’oxygène pour déclencher le processus de méthanisation, par lequel on obtient du biogaz. Il faut encore épurer le fluide gazeux obtenu est ensuite épuré pour aboutir à un produit doté des mêmes caractéristiques que le gaz naturel et qui lui est substituable, aussi bien dans le réseau de distribution que pour la mobilité.

Des impacts favorables sur la qualité de l’air

Les consommations et le coût entre GNV et diesel étant assez proches, c’est l’impact très favorable du bio gaz sur la qualité de l’air du territoire qui a motivé le choix de la collectivité pour la transition vers ce type de carburant. En effet, le bioGNV permet de réduire de 95 % les émissions de particules fines et de 30 à 70 % celles de Nox. Second intérêt du bioGNV : n’étant pas une énergie fossile, il permet de diminuer de 80 % les émissions de CO2 de la production à la consommation.

Ils ont dit

Jérôme Baloge, président de Niort Agglo et maire de Niort

« Nous nous sommes beaucoup interrogés, et c’est l’impact très favorable sur la qualité de l’air qui a motivé le choix de la collectivité pour le carburant bioGNV. La transition énergétique n’est pas une chose d’évidente. On a beaucoup étudié, comparé et on a été bien accompagnés. Ce site permet aussi d’évoluer vers différentes sortes de transition, l’hydrogène notamment. Nous avons conscience d’être dans la transition, mais nous ne sommes pas nécessairement à destination. Nous ne pouvons pas savoir à l’échelle de 10 ou 15 ans ce que seront les types d’énergies préconisées et les plus intéressantes. »

Xavier Marotel, secrétaire général de la Préfecture 79

« C’est un beau projet, à la fois innovant, précurseur et remarquable qui concoure à la transition écologique. Il convient de rappeler qu’en France 43 % des émissions de gaz à effet de serre sont liés au transport et plus de la moitié sont imputables à la voiture des particuliers encore largement carbonée. Donc, développer les transports en commun, d’autant plus quand ils sont décarbonés, comme ici à Niort, c’est largement s’inscrire dans l’objectif du gouvernement d’arriver à la neutralité carbone en 2050. »

Guillaume Rioux, vice-président de la Région Nouvelle Aquitaine.

« Cette inauguration est un moment très satisfaisant, car, nous, région, sommes gestionnaires de fonds structurels européens pour faire émerger des opérations structurantes. Nous sommes en train d’appréhender ce que sera demain et de définir les enjeux. Le premier, c’est l’autonomie, même partielle, de l’énergie. 62 % de nos consommations d’énergie sont issues du fossile : pétrole, charbon, gaz, etc. Il faut nous sortir de ça et toute pierre posée à l’édifice de la décarbonation est bonne à prendre. »

 

Europe et Région Nouvelle Aquitaine