Actualités de la ville de Niort:Concours photo patrimoine "L'œuvre de l’architecte niortais Pierre-Théophile SEGRETAIN"

Dans le cadre du projet de restauration de la chapelle du collège Saint-Hilaire, située rue basse, la Ville de NIORT a organisé en partenariat avec le Centre d’Art contemporain photographique Villa Pérochon et NIORT AGGLO, un concours photo sur le patrimoine autour de « L’œuvre de l’architecte niortais Pierre-Théophile SEGRETAIN ».

L’EGLISE SAINT-ANDRÉ (projet 1854)

L’édifice est fortement dégradé et sans cohérence architecturale. L’église romane d’origine a été remaniée à l’époque gothique, à la Renaissance, dévastée lors des guerres de religion, puis reconstruite sous Louis XIV qui l’agrandit. Le restaurateur décide d’harmoniser l’ensemble dans un style néogothique, « ogival », fidèle à la conception très répandue au XIXe siècle de « remise dans les formes normales ». Disparaissent ainsi une tour couverte d’un dôme, élevée en 1828, une chapelle du XVIe siècle et les agrandissements du XVIIe siècle. La nef et la façade (avec ses deux flèches de 70 mètres) sont totalement reconstruites dans le même style que le choeur selon le même vocabulaire gothique : voûte à croisée d’ogives, pilier nervuré, rosace, lancette et arc brisé.
Cécile Girardin. Niort protège son patrimoine, Niort, 2016.

L’EGLISE SAINT-HILAIRE (à partir de 1854)

Pierre-Théophile Segretain est (également) l’architecte de Saint-Hilaire, son chef d’oeuvre de construction (1862- 1866).
L’architecte imagine un projet ambitieux capable d’accueillir 3 000 personnes. Il innove et mêle style gothique, roman et byzantin en associant baie à lancettes, arc en plein cintre et coupole. Deux ans après le début des travaux, Pierre- Théophile Segretain meurt brutalement. Aussi, quand en 1865, un ouragan abat la flèche du chevet, l’idée surgit de modifier le projet initial pour cons-truire deux tours jumelles (sans flèche). Mais son fils ainé insistera pour faire respecter les plans de son père, donnant son aspect actuel à l’église.
Cécile Girardin. Niort protège son patrimoine, Niort, 2016.

LA CHAPELLE DU COLLÉGE SAINT-HILAIRE (vers 1860)

Située rue Basse, au coeur du centre historique de NIORT, la chapelle Saint-Hilaire inspirée par le style roman poitevin unique dans le département et la région, est édifiée par Pierre- Théophile Segretain. Commandée par Mgr Pie, la chapelle aurait servi de modèle à l’église du même nom à Niort.

Projet de rénovation

Dans le cadre du programme «Action Coeur de Ville», le projet de rénovation de la Chapelle Saint-Hilaire vise à transformer cette structure patrimoniale de 242 m² en un espace culturel orienté vers la musique et les arts. La chapelle reconnue pour ses qualités acoustiques exceptionnelles, sera dédiée à divers genres musicaux tels que la chorale, le jazz et la musique de chambre, tout en accueillant des expositions dans la partie supérieure du bâtiment.
La Ville de Niort a mené des études et des diagnostics qui ont montré l’état alarmant de la chapelle. Des travaux d’urgence débuteront dès juillet 2024 afin de mettre l’édifice hors d’eau et hors d’air et ainsi stopper les dégradations pour un montant de 520 000€. Dans un second temps d’autres travaux seront entrepris incluant la restauration des décors peints, des vitraux, du mobilier et l’aménagement en un lieu culturel. L’objectif est d’ouvrir la chapelle au public en 2027 comme un lieu d’accueil pour concerts et événements culturels, faisant partie du parcours urbain incluant le pavillon Grappelli et le Pilori.

 

LA CHAPELLE DU CARMEL (à partir de 1859)

À la fin de l’année 1859, les plans d’ensemble d’un vaste couvent susceptible d’accueillir 27 religieuses étaient réalisés et les travaux pouvaient commencer par étapes successives en fonction des ressources disponibles. Les travaux du monastère allaient se dérouler pendant de nombreuses années.
Après le décès de Segretain en novembre 1864, c’est m. Charrier, un entrepreneur, qui fut chargé de la conduite des travaux du monastère et plus particulièrement de la chapelle, à partir des plans élaborés par l’architecte. Les travaux commencèrent en septembre 1864 mais ce n’est que le 13 mars 1866 que la première pierre de l’église fut enfin posée par Mgr Pie.
Alain Fauveau. Histoire du carmel de Niort depuis 1648, Niort, 2006

LA PRÉFECTURE (1828-1833)

Pierre-Théophile Segretain obtient la commande prestigieuse de la Préfecture des Deux-Sèvres commencée en 1828. Le bâtiment de style palladien reprend le plan devenu classique : un corps central conçu sur un rythme ternaire (triple fenêtre, triple porte, triple fenêtre) à deux ailes en retour entourant une cour fermée, une façade à loggia centrale côté jardin. Le décor se situe à l’extérieur principalement au niveau de l’entrée légèrement débordante : trois portes en plein cintre cantonnées par des pilastres à chapiteaux doriques, et à l’étage trois fenêtres rectangulaires entourées de pilastres à chapiteaux ioniques, le tout étant sommé d’un fronton triangulaire qui recevra sa sculpture républicaine entourée de la Sèvre nantaise en 1896 réalisée par le statuaire Denys Puech. A l’intérieur du hall d’entrée et de l’escalier monumental, Segretain crée la perspective linéaire en utilisant la profondeur des joints séparant les assises des pierres calcaires.
Daniel Courant. Guide architecture de Niort, La Crèche, 2023

LE PALAIS DE JUSTICE (1829-1833)

Segretain propose en même temps l’élévation du Palais de justice, première pierre posée en 1829. La façade néo-classique est composée par deux piliers dans les angles, deux colonnes circulaires au centre à chapiteaux doriques soutenant une architrave, une frise, une corniche et un fronton triangulaire sans sculpture. De chaque côté, deux ailes prolongent l’entrée monumentale, l’architecte employant la même technique utilisée à la Préfecture pour créer des lignes de fuite.
Daniel Courant. Histoire de Niort, La Crèche, 2014.

LA PRISON (1844-1852)

Segretain reprend le concept révolutionnaire et expérimental de l’anglais Jérémie Bentham pour élever une prison à partir de 1844, selon un plan panoptique (semi- circulaire) permettant une observation permanente des faits et gestes des détenus par une seule personne placée en position centrale, grâce à un principe de division totale ; le surveillant peut voir le détenu sans être vu.
Daniel Courant. Guide architecture de Niort, La Crèche, 2023

LE CHATEAU DE LA FORTERIE DE VILLIERS-EN-PLAINE (19e siècle)

Château primitif érigé au milieu du IXe s. par les envahisseurs normands, devenus seigneurs de la localité. Rasé en 1242 sur ordre de Saint-Louis, rebâti au XVe s. par les Jourdain d’Embleville. Reconstruit au XIXe s. dans le style néoclassique : cour d’honneur encadrée par un corps de logis principal et deux ailes. Parc boisé de 7 ha.
Maison bourgeoise intéressante. Pierres joints vifs ; dallage calcaire et marbre noir (cabochons)