Nous l’avions un peu perdue de vue, mais elle est toujours au top. Il y a un mois, la skieuse nautique Laura Phily, formée à Niort, s’est classée 2e aux championnats d’Europe espoirs en Suède.
En fouillant dans les archives de Vivre à Niort, on retrouve un portrait de Laura Phily, daté d’avril 2005. Elle avait à peine 11 ans ! C'est dire si elle fait partie du paysage malgré son (toujours) très jeune âge (19 ans). En août, elle participait aux championnats d’Europe espoirs en Suède. Elle en est revenue avec le statut de vice-championne du continent dans l’épreuve des figures, (et 6e en combiné).
Phénomène de précocité, Laura arbore déjà une impressionnante collection de titres nationaux – le premier ayant été obtenu à l’âge de neuf ans ! En 2012, elle est devenue la troisième skieuse mondiale en figures.
Bonjour Laura. Où êtes-vous installée aujourd’hui ?
Laura Phily : J’habite à Maubusson, à côté de Lacanau depuis un an. Je suis inscrite en 2e année de licence au Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) à la fac de Bordeaux. Je bénéficie d’un emploi du temps aménagé pour pouvoir m’entraîner. Le directeur m’a accordé une dispense d’assiduité tous les jours de la semaine. Je n’y croyais pas ! Ca ne m’a pas empêché de terminer 26e de ma promo sur 200, cette année.
Avez-vous gardé des liens avec Niort ?
Laura Phily : Mon père Patrick habite toujours à Niort. Je reviens tous les ans au moment de la Foirexpo, pour présenter un show nautique. Cela compte parmi mes meilleurs souvenirs. Même si cette année, le spectacle était programmé la veille de mes partiels à la fac, je suis venue. C’est l’occasion de revoir du monde, des gens me suivent depuis toujours.
Quel a été votre parcours sportif ?
Laura Phily : J’ai commencé au ski nautique club niortais avec Jean-François Cottineau à l’âge de 6 ans. Trois ans plus tard, ma participation aux championnats de France m’a permis de gagner un stage de perfectionnement à Cazaux, près de Bordeaux. A 12 ans, j’ai quitté Niort et suis partie en sports-études à Saint-Raphaël. Après un passage par Cognac, me voici à Maubusson, où je m’entraîne tous les jours. La discipline m’a permis de faire de très nombreux voyages.
Le ski nautique n’est pas un sport professionnel. Comment se dessine votre avenir ?
Laura Phily : En décembre 2012, à l’occasion d’un stage de ski à Saint-Martin (Antilles), j’ai découvert le kite-surf (surf tracté via un cerf-volant, ndlr). J’ai tout de suite été repérée et sélectionnée pour les championnats de France. Il semble que j’ai encore plus de facilité dans cette discipline que dans le ski. J’ai tout de suite atteint le haut niveau. Je vais faire mes débuts aux championnats PKRA (Professional kite riders association) cette saison. Je pratique toujours plus le ski, mais j’adore les deux !
Qu’aimeriez-vous ajouter ?
Laura Phily : Je voudrais en profiter pour remercier ma mère Jocelyne, qui s’est toujours sacrifiée financièrement pour que je puisse pratiquer, qui s’est parfois privée de vacances. Et ma sœur Lou-Anne qui m’a suivi et supportée sur tous les plans d’eau. Et je voudrais saluer mon entraîneur actuelle Géraldine Jamin, qui fait preuve de beaucoup de patience à mon égard, je ne suis pas toujours facile. Elle m’a poussée jusqu’au bout. J’en suis là, grâce à sa préparation.
Et dans un sport amateur, le sponsoring doit être au cœur des préoccupations…
Laura Phily : Effectivement. Poujoulat est à mes côtés depuis toujours. C’est grâce à eux que j’ai pu continuer dans ma voie. Ils sont d’ailleurs présents dans d’autres sports comme le foot avec les Chamois. A chaque fois que j’ai donné le coup d’envoi d’une de leurs rencontres, ils ont perdu. J’ai aussi pu monter sur le bateau de Bernard Stamm, avant le départ du Vendée Globe. Un grand moment.
Propos recueillis par Karl Duquesnoy
(11 septembre 2013)