:Curiosités en éveil

Une trentaine de lycéens de la Venise-Verte ont choisi l’option théâtre au bac. Leur prof, Frédérique Martineau, les fait travailler avec des comédiens et musiciens. Reportage.

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Secondes, premières, terminales : une trentaine de jeunes sont rassemblés dans une salle de la maison des lycéens, au lycée de la Venise-verte un jeudi soir. Quelques garçons, une majorité de filles. De différentes filières, il ont choisi de présenter l’option théâtre au bac.

Le brouhaha fait place au silence. Leur professeur, Frédérique Martineau présente Laurent Baudouin, comédien niortais qui intervient depuis quelques années dans cet atelier hebdomadaire. Et annonce les prochains ateliers : en février, avec Clélia David de la compagnie Kumulus et Gilles Favreau, musicien et comédien de Limoges. «Venez avec vos instruments de musique » prévient-elle. Fin mai, quatre représentations publiques sont prévues à Niort.

Cette année, le fil conducteur choisi est « le cabinet de curiosités ». « Qu’est-ce qui, en soi, est curieux ? Dans tous les sens du terme, » précise Frédérique Martineau. Celle-ci consacre cinq heures de cours par semaine à cette option théâtre, « dont deux heures d’atelier tous niveaux et une heure par niveau, où je les aide à préparer leur dossier pour le bac. »

Trente paire d’yeux en cercle fixent Laurent Baudouin. « L’an dernier, vous étiez des humains ; cette année, vous allez être aussi des armoires, ou autre chose annonce-t-il. On va remplacer tout le décor par des corps ! Vous connaissez les expressions « être de marbre » ou « c’est une armoire à glace » ? Au cours de cette séance, vous allez essayer d’être des objets. Rappelez-vous qu’en art, rien n’est impossible ! »

Après un temps de concentration individuelle, le travail en groupe démarre. Comment être un objet à quatre ? les idées fusent, les corps s’essaient à des postures étranges. Ça bouge dans tous les sens. Puis chaque groupe présente son objet devant les autres, éclairé par une lampe en guise de projecteur. Des corps et de leurs ombres, une tasse surgit… puis un canapé avec sa table basse…

On enchaîne.  Le groupe constitue une armoire. Les portes s’ouvrent. « Nous, on fait les cintres ! » « On peut aussi faire la poignée !» «Maintenant, les portes vont s’ouvrir sur des instruments de musique » indique le comédien. Marion, Mélodie, Karen, Arthur ou Benjamin … les lycéens jouent le jeu à fond. 

Au cours de l’année, ils ont aussi des textes à écrire, des réflexions à mener. A écouter leur professeur, il est clair que la préparation à l’examen n’est pas l’unique objectif. « J’ai toujours fait du théâtre dans l’Education nationale, confie-t-elle. Avant, c’était un atelier, c’est devenu une option théâtre il y a six  ans. Je me sers du théâtre pour établir du dialogue avec les élèves. J’organise aussi des cafés philo avec Jean Boisset. Je veux que les élèves pensent !"


(Le 17 mars 2012)