:Douze femmes ouvrent hier : à voir, à lire et à écouter

Le livre-CD et l'exposition "Douze femmes ouvrent hier" constituent le deuxième volet du projet "Fabriqué à Niort - Mémoires ouvrières". A découvrir dans le jardin de la Villa Pérochon.

Publié le

Le livre-CD et l'exposition "Douze femmes ouvrent hier" constituent le deuxième volet du projet "Fabriqué à Niort - Mémoires ouvrières". A découvrir dans le jardin de la Villa Pérochon.

Elles ont travaillé chez Boinot, Rousseau ou encore Sandéfo. Douze anciennes ouvrières niortaises se sont confiées à la plasticienne Camille Perreau, de la compagnie Entre Chien et loup.

Madeleine, Reine, Marinette et les autres ont livré leurs souvenirs. Elles ont parlé, beaucoup parlé. Des conversations informelles soigneusement enregistrées. Puis la photographe Florence Brochoire les a photographiées.

De ces rencontres, organisées dans le cadre du projet « Fabriqué à Niort - Mémoires ouvrières», sont nés un livre et un CD, «Douze femmes ouvrent hier», ainsi qu’une exposition, présentée jusqu’au 31 mai 2013 à la Villa Pérochon, Centre d’art contemporain photographique.

Sylvette a intégré les usines Boinot en 1970 et elle y est restée jusqu’en 1993. Son témoignage est à lire et à écouter : « Moi, à la bonneterie, ce que je faisais, c’était du tricot. C’est-à-dire qu’on tricotait les gants, les bonnets, les écharpes (…) Du matin au soir, qu’on faisait ça ! On ne bougeait pas de là ». Sylvette raconte aussi comment son travail a changé quand elle est devenue contremaîtresse : « Les gants, une fois finis, il fallait les vérifier pour voir s’ils n’avaient pas de trou. S’ils avaient des trous, il fallait les raccommoder… Il fallait tout surveiller ! Il fallait en faire, je sais pas, dans la journée il fallait au moins en vérifier mille paires. Alors, c’était dur ! »

En résidence à Niort pendant une semaine, la photographe Florence Brochoire a passé une demi-journée avec chacune d’entre elles. Elle explique : « Il fallait que l’on se connaisse un peu pour qu’elles puissent me faire découvrir leur univers, qu’elles acceptent de me dévoiler une partie de leur intimité. J'ai varié les angles, les cadres, les lieux... Je ne voulais pas qu'on ait l'impression de voir douze fois la même photo ! »

Chaque portrait est accompagné de la photographie d'un objet : la machine à coudre de Monique, la paire de gants de Fatima, la brosse de Raymonde…  « J’ai choisi à chaque fois ce qui me semblait le mieux les représenter » souligne Florence Brochoire.

Lorsqu’elle a vu le livre pour la première fois, Nicolle, qui a travaillé chez Erna-Boinot reconnaît qu’elle a été très émue. « Je trouve que c’est important de laisser des souvenirs derrière soi. Et vous savez, plus on en parle, plus les souvenirs reviennent… »

(Le 15 avril 2013)

Actualités en relation

Contact