:L'atterrissage de Bernard Stamm

Bernard Stamm a bouclé son tour du monde mercerdi 6 février, à 22h30, au terme de 88 jours 10 h 27' 50'' de mer. Hors course, certes, mais la performance n’en méritait pas moins un accueil triomphal.

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Bernard Stamm a bouclé son tour du monde mercerdi 6 février, à 22h30, au terme de 88 jours 10 h 27' 50'' de mer. Hors course, certes, mais la performance n’en méritait pas moins un accueil triomphal.

Le public ne s’y est pas trompé. Ils étaient une nouvelle fois très nombreux le long du chenal des Sables d’Olonne et dans le village du Vendée Globe, mercredi soir, pour accueillir Bernard Stamm et son 60 pieds Imoca Cheminées Poujoulat. C’est à 22h30 qu’il a embouqué le chenal, à la suite du britannique Mike Golding (Gamesa).
Il faisait froid, le vent soufflait fort, alors pour se réchauffer, ils ont applaudi, crié, fait du bruit pour accueillir le skipper suisse en héros de ce 7e Vendée Globe. Car, rappelons-nous, Bernard Stamm a connu son lot de galères techniques dans ce tour du monde.

Rappel des épisodes précédents

Des soucis qui commencent peu après le départ quand, au large du Portugal, il découvre que les points d’attaches de ses deux hydro générateurs présentent des faiblesses. Il poursuit malgré sa course dans un quintet de tête, qui comprend François Gabart (Macif), Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) et Alex Thomnson (Hugo Boss). Il prend même la tête du classement au passage de la porte de Crozet, dans le sud de Madagascar.
Mais ça se gâte plus loin, quand, au niveau de la Nouvelle Zélande, ses hydro générateurs ne fonctionnent plus, privant ses instruments d’énergie. Il décide de se mettre à l’abri pour réparer, d’abord devant l’île d’Auckland, puis au niveau de Dunedin. Là commence l’épisode de sa disqualification par le jury international du Vendée Globe qui estime qu’il a reçu l’assistance du navire russe auquel il s’était amarré pour sécuriser son mouillage.
Réparation faite, il reprend la mer le 28 décembre et file bon train vers le cap Horn, s’affichant même le plus rapide de la flotte. Mais le 6 janvier, à 3h30 du matin, un objet flottant non identifié (OFNI) arrache son hydro générateur bâbord et endommage l’autre. Cheminées Poujoulat est, cette fois, totalement privé d’énergie et une décision s’impose car il ne peut continuer ainsi.
En concertation avec son staff, il est convenu d’un ravitaillement en gazole après le passage du Horn. Son ami le skipper basque Unaï Basuko lui livre 30 litres du précieux liquide qui lui permettra de boucler ce tour du monde… mais hors course.

Chaud devant

Bernard Stamm effectue alors une remontée express de l’Atlantique. Il rattrape et double Javier Sanso (Acciona), Dominique Wavre (Mirabaud) et Arnaud Boissière (Akena) et, après le passage des Açores, s’annonce dans le tableau arrière de Jean Le Cam (Synerciel) et Mike Golding (Gamesa). Alors que les prévisions l’annoncent  passer la ligne d’arrivée mercredi 6 février au coude à coude avec Le Cam, la nuit précédant son atterrissage, le sort s’acharne une nouvelle fois sur lui. Dans des conditions de vent et de mer dantesques, un vérin de quille lâche et obligent le skipper à donner du frein à main.
Jean Le Cam passe la ligne à 13h14’58’’,  Bernard Stamm à 22h30. Grand chevalier, il laisse Mike Golding le précéder dans le chenal des Sables d’Olonne pour que, avant lui, il puisse recevoir l’ovation de la foule pour sa 6e place.
Bernard Stamm boucle-là son premier Vendée Globe après ses abandons dans les deux éditions précédentes. C’est aussi la première fois qu’il réalise un tour du monde dans les conditions extrêmes du Vendée Globe, en solitaire et sans assistance.

Tous à l'Acclameur

Et maintenant, rendez-vous jeudi 14 février, à l’Acclameur, à 18h, pour l’hommage aux deux skippers niortais, François Gabart grand vainqueur de ce 7e Vendée Globe et Bernard Stamm, vainqueur à « l’admiro’ mètre ».

(Le 7 février 2013)