Saluons les couleurs !
Lieu Dôme de Noron
L’Anjca, l’asso de jumelage internationale, présente son 10e Salon des couleurs à Noron. L’occasion de faire un point sur les dernières actions menées au Togo et au Bénin.
André Pineau, le président de l’Anjca (association niortaise de jumelage avec Covè et Atakpamé) se souvient du premier Salon des couleurs. « La première année, nous avions organisé une expo à l’Hôtel de Ville. Il y avait quatre peintres, dont Richard Texier et des tisserands d’Atakpamé. L’événement était intégré à la Semaine de la solidarité et ne rassemblait que les convaincus. »
Dix ans après, on mesure le chemin parcouru par l’association en terme d’organisation. Les objectifs, élargir la visibilité de l’Anjca et sensibiliser à l’entraide internationale, ont été atteints.
Last but not least, la manne recueillie par l’événement, environ 7 000 euros, est systématiquement et totalement utilisée pour le financement de projets structurants chez nos jumelles africaines : Atakapmé au Togo et Covè au Bénin,
Recueillir l’eau
Dernièrement, les travaux financés ont concerné la problématique cruciale de l’eau à Atakpamé, « la ville aux sept collines ». « Si le centre-ville bénéficie du réseau d’alimentation de fontaines, les quartiers périphériques situés dans les hauteurs en sont privés », explique André Pineau.
Cette année, l’Anjca a participé à la construction d’une fontaine-point d’eau dans un quartier peuplé de 5 000 habitants : Nyekonakpoé. L’eau s’accumule dans le sous-sol. Pour faciliter sa récupération, les travaux consistent à construire de grandes cuves qui captent l’eau à la source. Travaux qui font suite aux programmes menés précédemment dans les secteurs de Kossi Kiti et d’Afeye-Kpota.
Contrairement aux idées reçues, « il n’a pas de problème de pluviométrie ici. Il pleut même deux fois plus qu’à Niort. Mais pas au même rythme. Il pleut beaucoup en juillet et en août et après, plus rien », témoigne le président.
Impliquer les villes
L’Anjca et le SEV (syndicat des eaux du Vivier) ont versé 19 200 euros pour la fontaine de Nyekonakpoé, soit 90 % du coût total des investissements. « Pour tous les projets, les villes locales sont tenues de participer à hauteur de 10%. C’est une façon de les impliquer dans la prise en charge des projets et leur éviter d’être télécommandée de l’extérieur. » Un principe auquel est très attachée l’Anjca : éviter de conforter l’assistanat et la dépendance du Sud.
Les marchés gagnant-gagnant
La construction des marchés entre dans la même logique. Elle contribue à la solidification du système. Elle permet aux municipalités de percevoir des taxes auprès de tous les exposants. L’autonomie est le but recherché. « Ces marchés sont propriétés de la mairie et sont gérés par des groupement de femmes qui exposent leurs marchandises. Tout le monde est gagnant : la Ville récupère des fonds, les vendeuses aussi, explique le président.
Nous avons ainsi financé la création de marchés aux céréales, aux légumes, aux fruits, aux ignames, au poisson frais, et tout dernièrement au poisson fumé…». Ce dernier a demandé la somme de 61 200 euros.
A Covè, la rénovation de l’Etat civil a coûté 9 900 euros et un programme de protection de la forêt 16 700 euros. « Autrefois sacré, la forêt était protégée. Mais les traditions se perdent et aujourd’hui les gens se servent pour le bois de chauffage alimentaire. Il s’agit donc de protéger et de lancer un programme d’extension de cette forêt. »
Rentrée dans les nouvelles écoles
Parallèlement, l’Anjca a participé au co-financement de deux rénovations d’établissements scolaires. L’école de Djama à Atakpamé pour 2 900 euros (toujours pour 90% du budget total) et l’école de Lainta à Covè pour 2 410 euros. Les rentrées scolaires s’y sont déroulées ce lundi 14 octobre.
Question budget
Le budget de l’Anjca est d’environ 80 000 euros. La quête du financement est toujours l’une des occupations des membres de l’Anjca.
La mairie verse 26 000 euros de subventions chaque année. Le reste est normalement assuré par le Ministère des Affaires étrangères, le Salon des couleurs, les cotisations des bénévoles (on peut adhérer pour 23 euros minimum, les jeunes pour 5 euros), les partenaires locaux…
(Le 14 octobre 2013)
Lieu Dôme de Noron