Un groupe d’élèves du lycée horticole s’envolera pour une mission au Sénégal, du 23 avril au 2 mai. Un projet de collaboration qui pourrait s’installer dans la durée.
"Nous souhaitons d’abord que nos élèves s’enrichissent sur les plans culturels et philosophiques." C’est ainsi que Fabrice Henry, le directeur du lycée horticole, envisage le voyage de seize de ses élèves au Sénégal, du 23 avril au 2 mai. Le séjour se déroulera dans une ferme pédagogique située dans la région administrative de Fatick à quelque 150 kilomètres de Dakar, la capitale, soit quatre heures de car environ.
"Avant de composer notre groupe, nous avons voulu tester la motivation de chacun, explique Benjamin Lenne, l’animateur qui sera du voyage. Ils savent qu’ils ne partent pas pour un séjour touristique, mais qu’il y a un vrai projet de travail sur place." Les élèves, représentants des trois filières du lycée (aménagement, production horticole et vente) et deux apprentis, seront hébergés à la ferme école agro-écologique de Kaydara dans le Sine Saloum. Un établissement qui forme de jeunes Sénégalais aux métiers agricoles ; une gageure dans cette région marquée par l’exode rural.
Le site a déjà collaboré avec un établissement de formation français basé à Figeac, dans le Lot. "Ces liens ont facilité nos démarches initiales. Ils pourraient permettre d’inscrire le projet de collaboration dans la durée", ajoute Fabrice Henry. L’idée sous-jacente serait d’alterner, une année sur deux, séjours niortais et figeacois dans la ferme de Kaydara, afin d’assurer une continuité du travail.
Trois missions principales
Pendant leurs cinq jours d’activité effective sur place, les lycéens et apprentis se sont fixés trois missions principales. : poursuivre la mise en place d’un système d’irrigation initié par Figeac, travailler à une unité de maraîchage sous serre (dont la technique est peu développée au Sénégal), débroussailler et clôturer une cocoteraie. A la marge, le chef cuisinier Eric Portmann, accompagnateur, espère commencer la construction d’une vraie cuisine qui fait défaut à ce site recevant de nombreux groupes à l’année.
On table sur un enrichissement culturel certes, mais complété de notions très pragmatiques et professionnelles comme "la découverte de l’agriculture en milieu tropical, la gestion de l’eau, l’utilisation du compostage pour cultiver sans produit phytosanitaire", précise Delphine Lauze, la professeure d’histoire-géographie et de français, qui encadrera aussi le groupe.
En amont du voyage
"Nous avons demandé aux élèves de s’investir totalement dans une démarche complémentaire de solidarité", précise Fabrice Henry. Ainsi une partie du projet a été pensée en amont du voyage. Il s’agissait de collecter des fournitures (tee-shirts, ballons, casquettes…) auprès des clubs sportifs, districts et fédérations, afin de les proposer aux hôtes sénégalais, en échange d’une animation ou d’une partie de football. Quelques produits alimentaires ont également été rassemblés "pour assurer un dîner français sur place et faire découvrir quelques produits", précise Eric Portmann.
Démocratie participative
Ce voyage s’inscrit dans la mission de coopération internationale qui incombe aux établissements d’enseignement agricole. Il a été élu, parmi d’autres propositions, dans le cadre du Budget participatif des lycées ; un dispositif créé en 2005 par la présidente de région, Ségolène Royal. Cette dernière, native du Sénégal, était présente à la salle des fêtes de Sainte-Pezenne, le jour du vote, en mai dernier. Le projet, d’un coût de 20 000 euros, est arrivé en tête des suffrages exprimés par toute la communauté éducative.
(Le 16 avril 2012)