Une trentaine d’élèves du collège Pierre et Marie Curie composent la Petite troupe. Rencontre avec les apprentis musiciens et leurs formateurs du Snob.
Mardi 30 avril, fin d’après-midi. Deux jours après la rentrée des vacances, l’ambiance est un peu à l’agitation au collège Pierre-et-Marie-Curie. Doux euphémisme. La journée n’est pas finie pour les apprentis musiciens de la Petite troupe. Ils ont rendez-vous dans un local de l’établissement qui fait office de sas de décompression. Les instruments rutilants sortent des étuis. « C’est aussi un endroit de transition pour se calmer un peu, confie Didier Rivière, membre de la compagnie du Snob, engagée à fond dans ce projet socio-éducatif. Il découvre lui aussi un art, celui de canaliser les énergies. Tout le monde se dirige vers la grande salle de musique, pour une heure trente de tchatche, de couacs … et d’harmonie.
Des résultats étonnants
L’objectif se rapproche doucement. Le 7 juin, la fanfare de douze musiciens et une vingtaine de danseurs du collège accompagneront le lancement du Très grand conseil mondial des clowns. Il y a du boulot. C’est une première pour tout le monde, formateurs comme élèves sont partis de zéro. « Aucun des enfants n’avait saisi un instrument avant le début du projet. » Mais quand on écoute Esteban « qui n’avait qu’une vague idée de ce qu’était une batterie il y a encore quelques semaines », il est permis de s’extasier. Tout comme devant Alvin, au sax, qui a eu « un son » dès sa première séance. Pour d’autres, on attend le déclic. Ça va venir. « Une adjointe du proviseur a assisté à un bout de séance. Elle était surprise par les résultats que nous avons déjà obtenu chez certains qui peinent par ailleurs à lire et écrire. Elle en était presque émue », se souvient Nicolas Mercadier, coordinateur du projet, qui assiste lui aussi à cette séance de rentrée.
Décloisonner les filières
En deux ans, le projet a bien mûri. Denis Giraud, responsable de la Segpa du collège – section d’enseignement général et professionnel adaptée – a lancé l’histoire voici deux ans. L’idée est de décloisonner les filières, créer des passerelles entre les classes Segpa, les Ulis (pour petits en situation de handicap) et ceux de cinquième classique. Il s’agit aussi de produire quelque chose de valorisant.
Le Snob porte le projet
Après une première année expérimentale, c’est le Snob qui porte désormais la Petite troupe, par convention avec le collège et le Conseil général. Ce dernier apporte notamment son aide logistique en prêtant des instruments. La Drac et la Ville apportent aussi un soutien financier. « Nous avons obtenu des crédits d’accompagnement éducatif de la part du Rectorat et la Petite troupe s’inscrit maintenant dans le projet d’établissement », se félicite le proviseur Denis Roussel. La fratrie des trois Rivière, colonne vertébrale du Snob, accompagnée du saxophoniste Alain Hurtaud, font passionnément grandir leur fanfare en herbe en attendant la jonction avec les danseurs dirigés par Valérie Sabut.
(Le 23 mai 2013)