Que de chemin parcouru ! C’est en substance, ce qui ressort du parcours de l’ANJCA depuis ses débuts à la fin des années 80.
Simple ébauche de jumelage, le projet s’est transformé en aventure humaine pour ses membres. A l’occasion du trentième anniversaire de l’association et du prochain Salon des couleurs qu’elle organise, petit tour d’horizons avec son président historique André Pineau dans une entrevue pleine de clairvoyance sur la notion d’échange.
Une bibliothèque, des agrandissements de services municipaux, des marchés centralisés, des points d’eau….La liste est longue des réalisations en dur de l’ANJCA, association crée en 1986, depuis sa première convention de coopération avec la ville d’Atakpamé au Togo. Mais l’histoire ne fut pas un long fleuve tranquille. « Dès le début, nous avons imposé notre vision : s’appuyer sur les pouvoirs publics et surtout les techniciens afin d’apporter des projets concrets en phase avec une demande locale. Notre démarche était et reste encore basée sur le développement humain avec un souci de responsabilité et de recherche d’autonomie de nos partenaires ». L’association finance des équipements mais n’intervient pas dans le fonctionnement afin de laisser cette responsabilité aux acteurs locaux. « Trop d’actions menées par des ONG ou des organisations internationales, même si elles sont généreuses, passent par-dessus les collectivités locales pour un résultat qui ne s’inscrit pas dans la durée. Un vieux réflexe, lié à l’approche occidentale de l’Afrique que nous avons toujours refusé ! ». Les réalisations de l’ANJCA sont palpables comme la bibliothèque d’Atakpamé qui attire des étudiants de tout le Togo ou bien encore le marché aux céréales géré par des femmes businesswoman qui rayonne au-delà des frontières du pays. Cette coopération active Nord-Sud prend un nouveau tournant avec la nouvelle convention liée avec Covè au Bénin en 2006. « Forts de notre expérience avec le Togo, nous avons pu avancer plus vite et proposer de nouveaux projets. Le Bénin étant un pays plus stable et libre, les choses ont été plus aisées. Priorité a donc été mise sur l’éducation avec des rénovations ou constructions d’écoles, fourniture de matériel, etc… ». Les deux villes ont désormais elles-aussi de nombreuses relations ce qui favorise les échanges Sud-Sud. Une évolution voulue par l’ANJCA. Aujourd’hui, si l’heure est au bilan, elle est aussi à l’avenir : « Nous travaillons sur des programmes de 3 ans en accord avec la volonté du Ministère des Affaires étrangères. Un projet de reboisement d’une colline au Togo, un accès à un point d’eau potable dans un quartier et la création d’une foire artisanale au Bénin sont d’ores et déjà à l’étude ». Voilà de quoi occuper activement tous les membres de l’association pendant encore….une trentaine d’années.