Les marais de Galuchet et de La Plante sont soigneusement entretenus par les services de la Ville. L’eau irrigue à nouveau la zone protégée.
« Si tu m’aimes vraiment, viens donc me retrouver, dans ma cabane perdue, au milieu des marais ». Tel pourrait être le nouvel hymne du service espaces verts et naturels de la Ville, tant il s’est épris de ces 50 hectares de zones humides. Il y a deux ans, les marais de Galuchet et de La Plante, plus les chemins de la Coulée verte ont été intégrés au réseau européen Natura 2000. « Nous avons signé un contrat sur cinq ans. Le but est de protéger et préserver la biodiversité des lieux, sans en faire un sanctuaire fermé », lance Katia Hammoutène directrice du service municipal.
Trois phases de curage
Des études ont révélé la nécessité de restaurer la circulation de l’eau au cœur de l’espace. Il a donc été convenu de curer la conche principale, irriguant les deux marais sur plus d’un kilomètre. Trois phases de travaux ont été programmées sur trois ans, en commençant par l’aval. La dernière, en septembre dernier, a établi une connexion avec la Sèvre. Il n’en résulte pas un flot bouillonnant. La vitesse du ru atteint les dix centimètres par minute. Mais le curage a déjà produit des effets : « comme si une vie latente ne demandait qu’à reprendre : des amphibiens, des batraciens, des frayères à brochets sont réapparus », constate Philippe Baricault, gestionnaire du domaine espaces naturels et cours d’eau pour la Ville.
Tout l’univers en miniature
Pourquoi tant d’intérêt pour ce site ? « De la forêt primaire à la prairie de La Plante - confiée en fermage à un agriculteur - on retrouve toute une gamme de milieux dans un espace miniature, explique Katia Hammoutène. C’est unique en France. On essaie de préserver un patchwork de biodiversité ». L’objectif ambitieux implique d’aller au-delà du curage hydraulique. Le cahier des charges impose douze types de gestion , sur un secteur découpé par unité écologique, au mètre carré près. « Le but n’est pas de faire joli mais d’être efficace pour les milieux naturels ». Le délicat écrin est ainsi choyé en régie par une équipe enthousiaste de neuf agents municipaux, formés au naturalisme le plus pointu.
C’est dire si le prix Capitale de la biodiversité (lire ci-contre) sonne agréablement à leurs oreilles.
Quelques chiffres
Surface totale : 47,45 hectares
Galuchet : 23,5 ha (dont 13,7 ha à la Ville)
La Plante : 23,95 ha (dont 9,9 ha à la Ville)
La Ville a lancé un processus d’acquisition au fil de l’eau des différentes parcelles de Galuchet. Elle rachète au prix des domaines.