Le colosse est apparu tranquillement en bas de la tribune de la salle Barra qui l’a vu éclore au handball au milieu des années 2000. Ce dimanche 16 juin, Nicolas Tournat était de retour à Niort, pour partager un moment fort avec ses anciens coéquipiers et formateurs, le public et les enfants dont les yeux s’écarquillent devant sa stature (2 mètres, 116 kg). En décrochant le graal à Tokyo avec l’équipe de France en 2021, il est devenu le seul médaillé d’or né en Deux-Sèvres de toute l’histoire. Ça se célèbre tout de même ! « Je n’avais pas eu l’occasion de revenir ces derniers temps car je jouais à l’étranger (à Kielce en Pologne). Mais je suis très content d’être ici, auprès des jeunes notamment. » Il est comme ça Nicolas, aussi cool dans la vie, entourant les enfants de ses gros bras tatoués pour la photo, que destructeur pour les défenses adverses.
Des aptitudes exceptionnelles
Ses aptitudes exceptionnelles ont vite été détectées par les éducateurs locaux. « Il y avait d’abord cette main qu’il a toujours eue et sa propension à attirer le ballon. » Deux indicateurs qui ne trompent pas selon Fabien Durand, salarié du NHBS et ancien coach du champion avec lequel il a gardé des liens étroits. Tout est allé très vite pour Nicolas : il débute à Niort en 2006, une saison plus tard il est repéré par le Pôle espoir de Poitiers et poursuit son apprentissage tout en évoluant en N3 à Niort. Puis il intègre le centre de formation du HBC Nantes en 2012 avant d’y signer sa première licence professionnelle. « Avant son départ pour la Pologne (en 2020) je lui ai parlé de notre projet de développement du handball local, rassemblant trois clubs de l’agglo : le NHBS, Prahecq et HB Sud (Saint-Symphorien-Beauvoir) », explique Fabien Durand. Le champion en est devenu le parrain et voilà le pourquoi de sa présence tutélaire à Niort ce week-end estampillé Terre de Hand.
Son palmarès s’est enrichi au fil des saisons. Âgé de trente ans, il vient de resigner à Nantes pour poursuivre la moisson de lauriers. Mais pour l’heure c’est l’avenir en Bleu qui le fait vibrer, alors qu’il approche des cent sélections (96). Parmi les 21 joueurs choisis pour effectuer le stage de préparation olympique, à partir du 20 juin, quatre resteront sur le carreau. « Je vais tout donner pour gagner ma place puis tenter de devenir double champion olympique aux côtés de Nikola Karabatic, le plus grand joueur de l’histoire de notre sport. »