Culture:Moulin du Roc : Je m’abonne, je réserve en un clic
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Nouvelle programmation, nouveau logo, nouvelle grille tarifaire, Paul-Jacques Hulot pose son empreinte sur le Moulin du Roc neuf mois après son installation à barre de la scène nationale niortaise. Pour le nouveau directeur : « l’agitation culturelle est à l’œuvre ». La preuve par l’entretien.
Je trouve légitime de changer l’image de la maison. Quand Bernard Bonnet a créé le Moulin du Roc, il y a 25 ans, il a lui aussi posé son empreinte. Là, une nouvelle direction s’installe, donc je pense qu’il est important de signifier le changement. Il est important de rajeunir l’image de la maison. Elle a été constante pendant 25 ans, mais là on entre dans une nouvelle ère.
Si vous parlez de spectacles comme Tragédie, d’Olivier Dubois, leur force est d’une telle évidence qu’ils peuvent rassembler et toucher un public pas forcément expert. Je crois qu’il y a une énorme attente de ce genre de spectacles. Le Moulin du Roc a un public fidèle, mais j’ai aussi rencontré beaucoup de gens qui m’ont dit qu’ils ne viennent plus parce que la programmation ne correspond pas à leurs envies. Là, nous avons un panel assez ouvert de propositions. Il y a matière à toucher différents publics et à les développer.
Là, il y a effectivement une rupture. Mais ce n’est pas une tête d’affiche qui fait la qualité d’un spectacle. Là-dessus je suis très déterminé. Pour moi, les grands noms ce sont les grands metteurs en scène comme Jean-Louis Martinelli et Christophe Rauck. C’est aussi Cécile Garcia-Fogel qui incarne Lucile dans Les serments indiscrets. Ce n’est pas une star de cinéma, ni une vedette de la télé, mais c’est une immense actrice.
On présente Maguy Marin, Pippo Delbono, Christian Rizzo, des artistes majeurs qu’une scène nationale se doit de présenter. Il faut aussi avoir une programmation représentative des grands courants de la création contemporaine. C’est une attente de nos tutelles. J’ai horreur du consensus mou, il faut de la radicalité, des clivages. Quand un spectacle suscite autant de sifflets que d’ovations ça veut dire qu’il dérange, qu’il parle, qu’il créé des émotions. Je défends la radicalité ! Une scène nationale n’est pas un théâtre privé, une boutique qui vise la rentabilité à court terme. On est là pour un projet culturel, pour porter la création artistique et le spectacle vivant. C’est une nécessité de se remettre en danger, de remettre le risque en avant. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut aller contre la fréquentation actuelle du Moulin du Roc. Pas du tout !
Ce nouveau logo a été réalisé par le collectif niortais Bang. On a souhaité travailler sur l’acronyme LMDR en creusant l’idée du croisement des disciplines et des genres. J’espère que cet acronyme redonnera de l’originalité à la maison. Il y a une signature graphique forte qui correspond bien à nos aspirations, entre autre placer la transdisciplinarité au cœur du projet artistique du Moulin du Roc. C’est vrai qu’elle s’est bâtie il y a 25 ans sur des disciplines admises : théâtre, danse, musique, chanson. Mais depuis, les genres et les disciplines n’ont cessé de se mêler, d’évoluer et je crois qu’aujourd’hui on est bien incapable de rentrer la moitié des spectacles dans une case réductrice. Mon intention est de donner à voir autrement le spectacle vivant.
On fait ça pour éviter l’engorgement aux caisses, mais aussi pour offrir un accès facilité à la billetterie aux personnes à mobilité réduite. Il y a une frange du public qui n’a ni la proximité, ni le temps de venir faire ses réservations sur place, donc c’est une forme de démocratisation que d’ouvrir d’autres accès de billetterie. On va également vers une simplification de la grille tarifaire et des modalités d’abonnements. Tout cela sera finalisé à la rentrée.
Propos recueillis par Jean-Philippe Béquet
(Le 27 juin 2013)
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