L’avenir de Lukas Papin se joue en ce moment. Parce qu’il passe son bac, bien sûr : à 17 ans, rien de plus normal. Mais aussi parce qu’il recherche des sponsors pour réaliser son rêve : devenir pilote automobile. Pour le jeune champion de karting, l’heure du choix est arrivée : continuer dans ce sport ou tenter de percer dans la catégorie F4.
Le talent, il l’a. Il est en tout cas vivement encouragé par des professionnels du sport automobile, au premier rang desquels son mentor, le quintuple champion de karting et responsable du service Karting à la Fédération française du sport automobile, Marc Berteaux. Ce qui lui manque, c’est le financement. Participer au championnat de F4, demande un budget compris entre 150 000 € et 200 000 €. Le sport automobile est une passion qui coûte cher.
Mais il n’en est pas arrivé à toucher son rêve du bout des doigts par hasard. Pour progresser dans cette discipline, alors qu’il est issu de la classe moyenne (maman travaille dans une mutuelle et papa en intérim), il a dû faire preuve de ténacité. Il a aussi, depuis son plus jeune âge, le support d’une famille qui l’accompagne et lève, autant que possible, les obstacles sur son chemin.
Son aventure a commencé, à peine sorti de la petite enfance, sur les genoux de son père en jouant à un jeu vidéo. À 7 ans, il s’inscrit au Karting de Chauray où il passe tous ses volants. À 12 ans, il participe à un concours de détection des jeunes pilotes organisé par l’Automobile club de l’Ouest et intègre la Sodi Racing School, dirigée par Marc Berteaux. Pendant un an, il peut s’entraîner sur une piste de compétition, à Salbris (Loir-et-Cher) et se mesurer aux meilleurs. Il tire son épingle du jeu et depuis, ne cesse de progresser. Il gagne notamment le Championnat de France d’endurance GP3 en 2018 et est, la même année, le plus jeune pilote de l’histoire des 24 h du Mans Karting. En 2021, il termine 8e de sa première Coupe de France senior, alors qu’il n’a bénéficié que d’une session d’entraînement dans toute l’année, faute d’avoir réuni le budget nécessaire.
C’est le déclic : il décide de tenter l’expérience de la F4, sur les conseils de Marc Berteaux. Les tests passés auprès de la Fédération française de sport automobile confirment un très fort potentiel. “Il a été bluffant”, souligne le rapport du responsable de la formation pilotes.
“Je suis confronté aux disparités de moyens depuis que je fais de la compétition à haut niveau, reconnaît-il. Mon matériel n’a pas toujours été au top et là où d’autres s’entraînaient 20 week-ends dans l’année, je ne pouvais y aller que 3 fois. Mais je compense en optimisant chaque seconde passée sur un circuit.” Pas question donc d’abandonner son rêve de devenir pilote professionnel sans se battre. Il lance un appel aux sponsors pour participer à la saison 2023 de F4. “Pour que le talent prime sur l’argent, plaide-t-il. J’ai besoin d’un coup de pouce et comme toujours je donnerai le meilleur de moi-même pour me faire remarquer.