La Ville et l’Agglo mettent aujourd’hui l’accent sur le développement du vélo ? Un choix de raison ?
D. Six : Cette orientation vient déjà répondre à une forte demande de la population qui s’est exprimée en lien avec des préoccupations écologiques et économiques. Mais il ne faut pas oublier que le développement du vélo était aussi un engagement fort de la campagne de Jérôme Baloge en 2020. On a constaté cet engouement pour le vélo dès 2017 quand l’Agglomération a mis en place l’offre de vélos en libre-service et la location longue durée. On est aujourd’hui à 1 200 vélos, donc nous répondons à une vraie attente.
La part modale du vélo est de 4 % sur la ville de Niort, 3 % sur l’agglo. Quel objectif vous fixez-vous à terme ?
D. Six : C’est vrai que la voiture est omniprésente sur notre territoire et 3 ou 4 % de part modale pour le vélo, c’est peu. En 2020, l’État a fixé, au plan national, un objectif de 9 % qui a déclenché un train d’aides pour que les villes puissent l’atteindre. Nous nous sommes calés sur cet objectif, mais il faut être conscient qu’il va s’inscrire dans le temps. À La Rochelle, par exemple, les premiers vélos en libre-service ont été lancés dans les années 1970. 50 ans après, ils en sont à 8 % de part du vélo malgré tout ce qui a été fait. On est donc sur des temps longs.
Vous avancez en concertation avec la population, qu’est-ce que vous attendez de ces échanges avec les Niortais ?
D. Six : La participation a commencé avec la création de la commission communale des mobilités qui implique des usagers, des acteurs économiques, des experts, etc. Après, dans les réunions que nous organisons dans les quartiers, nous voulons faire passer le message que les collectivités sont en route avec une démarche très structurée pour avancer sur le développement des infrastructures. On est conscients qu’il y a des points durs sur lesquels il n’y a pas encore de réponses. Donc, nous esquissons des solutions et nous écoutons les retours des habitants. La concertation est toujours riche.
Dans quelle mesure les aménagements de voirie prévus permettront-ils de sécuriser les cyclistes dans le trafic ?
H. Gérard : Notre objectif n’est pas d’isoler le vélo, mais de bien le positionner sur le bitume, dans le sens où il puisse trouver sa place dans la rue, sans ambiguïté par rapport aux autres usagers, en particulier les voitures. Il faut que le cycliste puisse se dire “là est ma place” et que l’automobiliste sache qu’il peut y rencontrer un vélo. Après, si sur certaines voies nous ne sommes pas en mesure de sécuriser pleinement la circulation des vélos, alors nous dévierons les itinéraires vers des rues plus sûres. Ça rallongera peut-être un peu la ligne, mais au moins elle sera plus sécurisée.
En favorisant l’usage du vélo, espérez-vous une diminution des voitures dans la ville ?
H. Gérard : Notre idée première n’est pas de restreindre l’automobile, mais de développer le vélo avec des aménagements simples. L’idée sous-jacente est que, en toute logique, si plus de Niortais se mettent au vélo, ça fera naturellement diminuer le nombre de voitures dans la ville et ça nous permettra, à terme, de développer d’autres aménagements cyclables encore plus pertinents.