:Une nouvelle équipe au CNAR

Bruno de Beaufort, nouveau directeur du CNAR et son équipe préparent le Grand embarquement du 15 octobre à Boinot. Lisez son interview.

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Très attendu, le nouveau directeur du CNAR, Bruno de Beaufort, a posé ses valises aux anciennes usines Boinot en septembre 2011. A ses côtés, Jean-Louis Bonnin, qui arrive tout droit de Nantes, préside l’association.

  • Vous prenez tous les deux la tête de ce que vous appelez notre « chamois randonneur à 4, 5 et 1000 pattes ». Rappelez-nous ce qu’est le CNAR ?

Jean-Louis Bonnin. C’est l’un des neuf centres nationaux des arts de la rue en France, autant dire que c’est une chance extraordinaire pour Niort ! Voyez combien le projet culturel de Nantes a œuvré pour l’image de la ville, combien un lieu de culture et d’échanges participe au renouveau d’une ville, accompagne son projet d’urbanisme…

Bruno de Beaufort. J’ajouterai que c’est le seul CNAR créé en France grâce à la détermination de ses fondateurs, l’Etat, la Région et la Ville, qui sont parfaitement en phase sur ce projet : le CNAR du Poitou-Charentes s’était d’abord implanté à Cognac où il a bien failli disparaître. Et le voici à Niort, où il redémarre après une phase de préfiguration et où il va se développer de concert avec le réaménagement de la ville.

  • Vous avez tous les deux une belle expérience en matière de lieux culturels, que ce soit à Strasbourg, Blois, Nantes… pourquoi avoir choisi Niort ?

Jean-Louis Bonnin. Je suis à un moment charnière de ma vie : entre une activité professionnelle très dense, comme directeur du développement culturel de Nantes, et ma retraite qui commence. C’est un moment précieux où je peux choisir ce dans quoi je veux m’investir, où je veux vivre, ce que je peux soutenir. Et quand on regarde les lieux qui bougent, on voit la région Poitou-Charentes et, particulièrement, Niort !

Bruno de Beaufort. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de venir dans la région pour des festivals et je connais de nombreux artistes qui vivent ici. Directeur d’une compagnie à Strasbourg, j’ai créé dans les Vosges un lieu culturel dans une ancienne friche industrielle, la Halle Verrière. Aussi ai-je suivi avec beaucoup d’intérêt la renaissance du CNAR à Niort : j’ai voulu participer à cette nouvelle aventure et y entraîner les Niortais…

  • Le CNAR niortais a-t-il des atouts qui lui sont propres ?

Bruno de Beaufort. Il bénéficie à la fois d’un ancrage dans une belle région, ouverte sur l’Arc Atlantique qui vous relie à la Bretagne, à la côte basque et au-delà, à l’Angleterre, à l’Afrique… Pour un lieu comme le nôtre, qui travaille en réseau avec des artistes et des publics de tous horizons, c’est fabuleux ! Le CNAR s’appuie aussi sur une belle histoire, celle de Niort, de la naissance de l’esprit coopératif et des mutuelles. Et puis, j’aime beaucoup ce lieu des usines Boinot, chargé d’histoire…

Jean-Louis Bonnin. Nous ne partons pas de rien, loin s’en faut : vous avez une Scène nationale, avec laquelle nous allons travailler, vous avez un beau public qui vous suit et de belles compagnies dans la région… Notre rôle est à la fois de favoriser la création, en accueillant des artistes, en travaillant en réseau mais aussi de faire mieux connaître Niort, que ce soit en France ou à l’étranger, dans les festivals par exemple. Et puis le CNAR peut donner naissance à toute une économie créative, il y a un vrai potentiel de développement.
 

  • Quels sont les premiers rendez-vous que vous nous donnez ?

Bruno de Beaufort. Nous vous invitons à « l'Embarquement général aux usines »,samedi 15 octobre, sur les presqu’îles du Moulin du Roc et des usines Boinot. Au moment où la Scène nationale lance sa saison, nous voulons tirer un coup de chapeau à tous les artistes présents au CNAR pendant la phase de préfiguration en les conviant à vous montrer leurs spectacles. Parfois achevés, parfois encore en phase de création… De 15h à 25h, ce devrait être un joyeux bouillonnement festif !

    Propos recueillis
par Véronique Bonnet-Leclerc
(septembre 2011)