« La table des abeilles : une ruche pour la classe » est un projet pédagogique original mis en place dans les écoles Ernest-Pérochon et Pierre-de-Coubertin. Une ruche installée dans une classe sert de support transversal à plusieurs matières.
Les salles de classe sont parfois aussi animées que des ruches. Dans les écoles Ernest-Pérochon et Pierre-de-Coubertin, ce n’est pas qu’une métaphore. Une ruche a effectivement été installée dans une classe de ces deux établissements.
Il ne s’agit évidemment pas de ruches d’apiculteur. L’Apiscope ou « Table des abeilles », se présente sous la forme d’une petite armoire plate, en bois, avec deux portes battantes qui ouvrent sur une ruche hermétique, vitrée sur deux faces. Les abeilles ne viennent pas au contact des enfants (et inversement), un tube en plexiglas les relie à l’extérieur. L’idée et la conception de l’Apiscope sont à mettre à l’actif d’une équipe d’enseignants chercheurs de l’IUT de Bourges (Cher) convaincus que l’observation des abeilles peut se révéler utile à bien des apprentissages, scolaires et citoyens.
Séduite, la Ville a fait installer deux Apiscopes en mai dernier, l’un dans la classe sciences de l’école Ernest-Pérochon, l’autre dans la bibliothèque de Pierre-de-Coubertin. C’est l’association « Abeilles etc… », porteuse du projet qui, dans le cadre d’une convention, a mis en place dans chaque école une ruche peuplée d’une colonie de 15 000 abeilles Buckfast et a fourni un livret pédagogique, divers documents sur les abeilles, un livret d’accompagnement, un accès à une plate-forme informatique dédiée.
Un sujet transversal
« Outre le fait que les deux écoles étaient très intéressées, on a choisi Pierre-de-Coubertin parce que cette école a beaucoup travaillé sur les projets fédérateurs sciences, notamment sur le festival Téciverdi.», explique Sylvie Brun, de la direction de l’enseignement. « L'école Ernest-Pérochon a une salle de sciences au deuxième étage, qui peut accueillir des classes d’autres écoles ». Ce choix répond aussi à des contraintes de sécurité, comme la sortie des abeilles vers l’extérieur. « Le cahier des charges prévoit une sortie des abeilles à 2 mètres de haut minimum », explique Valérie Le Juge, directrice de l’école Pérochon. « Là, au deuxième étage, on est à 8 mètres, donc il n’y a aucun problème de sécurité. Dans les deux écoles, aucun parent n’a émis la moindre appréhension quant au projet.
Deux mois après leur mise en service, les deux ruches démontrent leur intérêt au-delà de toutes espérances. A Ernest-Pérochon, la directrice est dithyrambique : « Les enfants se prêtent vraiment au jeu. Ils adorent venir observer les abeilles. Ils se la sont appropriée. J’avais peur qu’ils aient des gestes malveillants envers les abeilles, mais rien de tout cela. Au contraire !»
Dans cette période de mise en route du programme, les élèves font principalement des observations, étudient le mode de vie de la ruche et les différents statuts des abeilles.
Pour Jocelyne Brandeau, conseillère pédagogique sciences, l’intérêt pédagogique de la ruche va bien au-delà de la simple observation. Elle souligne la transversalité du programme : « On a une entrée scientifique, mais pas seulement. A terme, les enfants liront, dessineront, se plongeront dans la littérature associée, dans l’histoire, la géographie. Ils pourront étudier la place de l’abeille dans les autres pays, les autres cultures. Ils pourront faire des recherches documentaires associées et interroger des scientifiques. » Ils aborderont nécessairement le rôle essentiel de l’abeille dans la pollinisation et par là même les enjeux de la biodiversité.
Cerise sur le gâteau, avec l’aide d’un apiculteur, leur ruche pourra même produire du miel.
(Le 18 juin 2013)