Culture:Génération La Nouvelle
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Le 21 mars, Manu Masko présentera son nouvel album – Don’t forget my breakfast (sorti le 27 février) - à l’occasion du festival Nouvelles scènes. Un projet complet pour cet artiste qui nous fait profiter de son "auto-cadeau". Entretien.
> A quoi faut-il s’attendre pour ce concert du 21 mars ?
Manu Masko : Nous allons préparer un spectacle complet et unique avec onze musiciens sur scène. Entre la comédie musicale - dans l’esprit des Monty Python ou du Muppet Show. – et la revue à l’ancienne.
> Ce sera donc plus qu’un concert.
Manu Masko : Oui nous utiliserons l’écran de la salle pour raconter l’histoire de DFMB, ce french croissant qui parcourt les clubs new yorkais à la rencontre de musiciens. J’avais envie de cette ambiance, cette petite salle sera très bien. (Le Studio ou salle Philippe-Avron sert habituellement pour les projections ciné au Moulin du Roc – NDLR).
La partie musicale est préparée en résidence au Camji, la scène travaillée à La Sirène de La Rochelle.
> Qu’est-ce que c’est que cette histoire de "french croissant" ?
Manu Masko : Même en voyage à New York j’avais toujours ce petit croissant en plastique dans ma poche (il le sort effectivement – NDLR). J’ai commencé à le filmer comme ça pour raconter une petite histoire. Aujourd’hui c’est un projet parallèle, stylisé par le graphiste François Bertin (Franz). C’est lui qui va incarner l’histoire de ce touriste français parti à la découverte des clubs new yorkais.
> Et c’est devenu un projet vidéo qui a pris de l’ampleur sur le net.
Manu Masko : Nous tournons une web série avec Titus en comédien, Guyome Simonnet de la Boite à Films derrière la caméra. Quelques intervenants surprises vont surgir comme l’humoriste François Rollin, filmé à Paris.
Suivez les aventures de DFMB en vidéo
> Parlons musique. Pourquoi sortir ce projet solo ? La vie de groupe commençait à t’étouffer ?
Manu Masko : Non non, je suis toujours le batteur des Red Cardell. Mais il est vrai que j’ai toujours composé en formation (avant Red Cardell, Manu a débuté avec le groupe niortais John Doe - NDLR). Mais être en groupe, c’est assumer une somme de compromis, toujours chercher à mettre la balle au centre. J’avais juste envie d’un projet solo, pour lequel je trancherais les décisions finales.
> Quel est le son de Don’t forget my breakfast (sortie le 27 février) ?
Manu Masko : C’est un album festif, du son pour faire danser. Les influences sont multiples : swing cuivré, jazz Cotton club des années 30/50, mélangé au groove des années 2000, de la soul, du funk… Pour y parvenir j’ai fait appel à un grand arrangeur de New York.
Un extrait du premier titre de l’album, révélateur de son ambiance
> Peux-tu nous raconter la genèse de ce projet ?
Manu Masko : J’avais envie de me faire un auto-cadeau pour mes 40 ans. Au cours d’un voyage à New York, il m’a pris l’envie de faire un truc ici. Je me suis mis au boulot en rentrant pour commencer à écrire des mélodies, trouver un groove. Mais il me manquait toujours un son. Je voulais aller au bout de l’histoire. Alors pourquoi ne pas chercher à travailler avec LE patron.
J’ai choisi dix de mes albums préférés de ces dernières années et me suis aperçu qu’ils étaient tous mixés par des New Yorkais. Sans y croire vraiment, j’ai obtenu quatre contacts sur internet et envoyé un mail à chacune de ces stars de l’arrangement. Ils m’ont tous répondu dans la foulée !
Extrait du morceau : Are you really gonna come or what ?
> Il parait incroyable que ces monuments de l’industrie musicale américaine soient aussi accessibles.
Manu Masko : Oui en effet. J’ai finalement porté mon choix sur Ariel Borujow, (qui a travaillé pour les Black Eyed Peas, Madonna, Puff Daddy…). Il a d’abord fallu parler business avec son manager. Très cher d’abord, nous nous sommes mis d’accord sur un prix, la moitié de leur proposition initiale. A partir du moment où j’ai transmis la moitié de la somme, j’ai été pris très très au sérieux.
Nous étions en novembre 2010, le rendez-vous à New York était fixé trois mois plus tard. Je n’avais presque rien, sinon cette idée de cuivre, de Cotton club. J’ai branché des copains du cru pour avancer.
Ariel Borujow présente DFMB
> Ariel Borujow est juste mixeur. C’est toi qui a écrit les morceaux…
Manu Masko : Exactement. Nous avons donc composé la 1, la 2 et la 4 de l’album. Dans le même temps, Franz a dessiné le personnage du croissant DFMB. Tout s’est fait en parallèle. Trois semaines avant le rendez-vous, j’ai envoyé mes maquettes au fameux Stadium Red de Harlem, avec la quasi certitude d’être pris pour un gentil rêveur.
> Quel a été l’accueil sur place ?
Manu Masko : Très bon. Je suis arrivé au studio, tout était prêt. Contrairement à ce qui peut se passer en France, nous nous sommes mis au boulot tout de suite. Et dès la première séance je me suis dis « Ca y’est j’y suis. C’était le son que j’attendais depuis 20 ans !! » Nous avons travaillé pendant trois jours, comme convenu au début, et Ariel m’a offert deux jours supplémentaires. Il avait envie de me voir partir pleinement satisfait.
> Tu es donc rentré avec tes trois chansons finalisées ?
Manu Masko : Oui. J’ai fait écouter tout ça à mon entourage. Les retours étaient très bons. Nous avons composé sept nouveaux morceaux et je suis retourné au Stadium Red en octobre 2011. Ariel m’a donné le sentiment de s’éclater pour finir l’album.
> Des liens durables se sont tissés entre vous ?
Manu Masko : C’est comme quand on a trouvé son boulanger. Ariel Borujow fait le son qui me plait. Un rapport de confiance s’est installé. C’est d’ailleurs lui qui, depuis, a mixé le dernier album studio de Red Cardell. Et nous sommes retournés à New York avec le groupe fin février 2013, pour mixer notre live.
De plus, nous avons le projet de faire venir Ariel à Niort cet automne, pour une opération intitulée « From Niort to New York ». Il s’agirait d'organiser des conférences, des master class. Nous sommes en train de travailler dessus.
> Et bientôt, le 31 mai, tu seras de retour sur scène avec les Red Cardell au Moulin du Roc.
Manu Masko : Oui et en compagnie du Bagad Kemper – la Rolls des bagad - pour fêter nos 20 ans. Nous serons 50 sur scène !
Red Cardell et le Bagad Kemper en concert au festival de Cornouaille
Propos recueillis par Karl Duquesnoy
(Le 4 mars 2013)
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