Henri Masséaux, quand un photographe Niortais se fait tirer le portrait avant de tirer sa révérence

La photographie est un art “tripal”

Tirer le portrait d’un photographe est un exercice singulier. Surtout lorsqu’il s’agit d’Henri Masséaux, un “monument niortais”, propriétaire d’une boutique de photographie, elle-même vénérable institution depuis 1936.
Henri Masséaux est né à Madagascar qu’il quittera pour la France en 1965, peu après l’indépendance de l’île. La famille s’installe précisément à Fouras-Les-Bains, en Charente-Maritime. Un choc ! “Nous sommes arrivés en novembre. Ma mère trouvait que tout était gris, la mer, le ciel et les Français…” Une maman très importante pour l’enfant qu’il était et l’adulte qu’il est devenu. “Enfant, dans les années 50, je passais beaucoup de temps sous le bureau de ma mère. Ma vision et ma philosophie de photographe sont nées de là. Je feuilletais Femmes d’aujourd’hui et découvrais ce qui était, selon moi, la beauté esthétique absolue. Ces femmes en talons aiguille avec des jupes crayon dégageant une classe folle ont formaté ma vision de ce que doit être une photographie. Je dois à ma mère ma vocation.” Après avoir vécu à Paris et désireux de donner à ses propres enfants une qualité de vie que l’on ne trouve qu’en province, Henri et sa petite famille débarquent à Niort en 1992. Photographe de métier, c’est tout naturellement qu’il devient propriétaire de la boutique située rue de l’Hôtel-de-Ville, une vénérable institution qu’il traitera toujours avec respect : “Un lieu chargé d’histoire. Je suis le troisième photographe à l’occuper depuis 1936. J’ai toujours veillé à respecter la vocation de l’endroit : le portrait, mais en m’inscrivant dans une démarche d’artisan.” Fort de son expérience parisienne, Henri Masséaux insuffle un nouveau style, une approche plus moderne où le sujet prime, sans composition et sans image d’Épinal. “Depuis 20 ans, la boutique a prospéré et nous avons rajeuni notre clientèle.” Une clientèle avide de selfies pour lesquelles notre photographe a un profond respect et loue les qualités esthétiques. Henri Masséaux se consacre aussi pleinement à sa seconde activité localisée rue basse : un véritable centre de formation à la photographie. “Cette seconde activité, qui a déjà plusieurs années, est assez méconnue des Niortais, car elle s’adresse aux professionnels de la photo. Nous y proposons des stages techniques sur différents styles (mariage, photo culinaire, etc.) C’est une activité reconnue nationalement et nous accueillons des photographes de toute la France en quête de perfectionnement.” Le photographe niortais envisage aussi de reprendre son activité de création en photographiant les gens non pas tels qu’ils sont dans la vie, mais tel qu’il les voit et les perçoit. Un groupe de photographes amateurs et confirmés est en cours de formation autour de lui. Un beau projet à venir pour immortaliser les êtres…

Portrait chinois

Un rêve ? photographier Audrey Hepburn (une immortelle élégante) peut être dans ma prochaine vie.
Un portrait ? celui de mon épouse en noir et blanc (Kodak TRI-X 400. 1987. Son regard, un apaisement).
Un lieu à Niort ? Le conservatoire de musique Auguste-Tolbecque (un concentré d’intelligence).